Jeanine Rivais, février 2020

Nicole Pessin
peintre de la solitude, du silence, du noir si « coloré » !

L’artiste, qui est une touche-à-tout de l’art, peut peindre la solitude de ses petits couples échangeant des serments dans l’enfermement d’un ovale ou d’un cercle qui les place, de fait, dans un authentique huis clos. Où régnerait à l’intérieur le calme grave et l’harmonie ; tandis que l’extérieur est granité de milliers d’infimes pointillés et plumetis, semblant en mouvement telles les limailles de fer attirées par des aimants ! D’où le paradoxe entre leur attitude amoureuse supposée être de bonheur et le péril né de leur situation.
Et le visiteur se demande pour quelle nécessité intérieure Nicole Pessin enferme ses personnages dans ces sortes d’ellipses ? Est-ce parce que les formes circulaires renvoient à l’idée de perfection ? Ce serait une façon simpliste d’interpréter ses œuvres ! Il faut dire que ses scènes représentent souvent des couples amoureusement installés, des princes et des princesses, peut-être ! Oubliant qu’ils sont en fait prisonniers, ils sont donc là comme dans un nid, dans la plus étroite intimité, le silence absolu ! A tel point que parfois, ils semblent ne faire plus qu’un. Certes, l’artiste souligne certaines formes et travaille le contour en glissant sur la surface du tableau, mais liés l’un à l’autre, il est impossible de les imaginer dissociés.

Et, ainsi, de son sens de l’harmonie trouvé dans les réponses du matériau ; de sa manière si calme de transcrire en gris et noir aux nuances infinies la solitude, peinte avec des délicatesses de dentellière ; de ses complicités amoureuses autobiographiques ou purement fantasmatiques, grâce à son savoir-peindre, son imaginaire qui lui permet de « dire » sans réalisme voire avec du non-dit… les personnages de Nicole Pessin sont, par l’éternité des sentiments qu’ils expriment ou suggèrent ; par leur totale adéquation entre création, réalité et fiction, porteurs d’un message universel d’une poésie puissante !

Par Jeanine Rivais, février 2020, à l’occasion de la 7ème biennale des Z’ARTS SINGULIERS & INNOVANTS.

J’étais invitée par l’association oeil-art. Malheureusement cette exposition a été interrompue par le Coronavirus…

LE NEC à Saint Priest en Jarez. Du 21/02/2020 au 21/03/2020