Si je n’étais pas là

Si je n’étais pas là, les oiseaux souriraient au vent qui vient de naître
et ne me dites pas qu’un oiseau ne le peut
car tant que je suis là, je dis ce que veux !
Les graines chanteraient la fleur future, le fruit qui coule

Si je n’étais pas là, le monde ne serait pas d’un iota différent
et à ce point précis ne vous récriez pas
vous savez que c’est vrai
que chaque âme qui passe ne laisse dans le sable
que trou vite comblé.

Si je n’étais pas là un monde plus léger de quelques kilogrammes
de chair et surtout d’os,
des oreilles épargnées
de tous ces mots en trop
que je voulus donner
et ceux là comme les autres
Vains mais ré-enchantés.
(in point de bévue)

Jacqueline Fischer

© Adagp, Paris, 2017